En 1909, une année capitale dans l'histoire des lettres wallonnes à Namur.
C'est une nouvelle période qui commence, un nouveau départ et ce départ a eu des origines fort modestes.

Le 25 février de cette année, au cours d'une promenade à la Citadelle, quatre étudiants de 17 à 20 ans : Télesphore Lambinon, Auguste Demil, Georges Pelouse et Lucien Maréchal, décident de fonder un cercle littéraire wallon. Ils choisissent un nom qui sonne clair et qui exprime leur volonté de bien œuvrer : Lès Rèlîs Namurwès. Les premières séances se tiennent à l'Athénée Royal, après quatre heures, dans une salle de classe qu'ils pouvaient occuper, une fois par semaine, avec l'autorisation du préfet. Ce fut le départ .

Lucien et ses camarades, formés par leurs études classiques, connaissaient les origines exactes du wallon, ils savaient que celui-ci n'est, en aucune façon, un patois du français comme tant de gens le croyaient alors, mais que sa filiation avec le latin est aussi directe, aussi légitime, que celle du français.
Donc, il ne s'agissait pas d'un parler bâtard, mais bien d'un authentique idiome roman, parallèle au français. Ne pouvait-on pas le traiter comme une langue littéraire ? Il était l'objet de préjugés tenaces, injustifiés comme tous les préjugés, et dont il fallait faire justice.
Mais pour l'élever à la dignité d'une langue littéraire, il importait de la bien posséder, d'en connaître les ressources, les richesses. Il convenait de faire montre d'un réel rigorisme dans la recherche de la qualité.